UN ALPINISTE À SON PIOLET, UNE STAR DU ROCK SA GUITARE ET MOI J’AI MON APPAREIL PHOTO.

TU VEUX FAIRE QUOI PLUS TARD ?

Vous vous souvenez de cette question posée par le conseiller d’orientation au collège et au lycée ? Moi je trouvais toujours le moyen de lui répondre des trucs complètement loufoques : archéologue comme Indiana Jones, chasseuse de tornades comme dans le film Twister, paléontologue comme Alan Grant ou bien étudier les volcans comme Harry Dalton. Le principal pour moi c’était de sortir du lot d’une façon ou d’une autre. Je ne voulais pas faire comme les autres, malgré mon tempérament timide et parfois renfermé.

LES ÉVIDENCES ET LES ÉCHECS

Et puis en fait tout cela n’était pas possible. Je suis une catastrophe en maths et dans toutes les matières scientifiques confondues. Alors, bonne question, je vais/veux faire quoi plus tard ? Et puis l’évidence : ma vie n’était régie que par des références cinématographiques. Je me souviens encore de mon père exaspéré de me voir réciter par cœur des répliques de films plutôt que mes cours sur les enjeux et les ressources énergétiques de la Russie.

Une école de cinéma ? Mais j’habite à la campagne, à 2h de Paris et les écoles sont payantes.

Les années passent et le lycée est une torture. Période ingrate. Je ne fais que me poser des questions sur mon avenir. Et puis un noël, ma mère se voit offrir un superbe appareil photo. Le dernier modèle qui prend des photos à 11MPX. Ne rigolez pas ! En 2006 c’était une bête de compétition pour les particuliers.

Un dimanche après-midi d’été et d’ennui j’ai décidé de m’en servir et je dois bien avouer que ça a été une révélation. Les fruits du jardin, le chat qui dort dans l’herbe et même le début des mises en scène … Tout y passait !

Et finalement, pourquoi pas une école de photographie ? Mais le problème reste le même. Je dois aller à Paris pour ça.

LA SURPRISE

Et puis le bac et les vœux Ravel. 3 cases à remplir, 3 écoles à choisir et toujours ce vide dans ma tête. J’avais pris le temps de me renseigner sur les écoles qui enseignent la photographie et rien ne me convenait. Trop de concurrence et de compétition, tout ce que je déteste!

Et puis un matin ma mère me dépose une lettre sur mon bureau. C’était une brochure pour une école de cinéma à Paris: l’ESRA. Mon sang n’a fait qu’un tour; c’était un signe ! Pourquoi cette brochure a fait le chemin de Paris jusque chez moi sans que j’en fasse la moindre demande ?

Je vais donc aux journées portes ouvertes de cette école et je tombe littéralement amoureuse. Des caméras, des micros, des éclairages, des affiches de films aux murs. Le rêve ! C’est décidé en 2008, après mon bac littéraire, je passe le concours d’admission.

ALLIER 2 PASSIONS

Je m’installe à Paris et je fais mon entrée dans la promo 2008-2011 de l’ESRA. 3 années superbes ! Au-delà des rencontres, des amitiés, j’ai appris énormément de choses sur l’image. Et la photo dans tout ça ?

A mon 20ème anniversaire mes parents m’ont fait la surprise de m’offrir mon tout premier reflex Canon, le 450D, accompagné du 50mm 1.8. Je n’avais jamais touché de reflex de ma vie ! Le mode automatique était mon ami dans un premier temps et puis, avec les cours de caméra à l’école, j’ai commencé à bidouiller mon appareil. J’ai enfin enclenché le mode Manuel. Tester, faire des erreurs, avoir de la chance parfois, m’énerver parce que les photos ne rendaient pas ce que je voulais, … Je n’ai pas de secret, c’est comme ça que j’ai appris la photo. En me débrouillant. Encore aujourd’hui je ne suis pas forcément fichue de parler de technique, d’employer le jargon du photographe; je fais confiance à mon œil et mon instinct.

Quoi qu’il en soit, la photographie ne devait rester qu’une passion et c’était pour le cinéma ou la TV que je devais travailler.

L’INCOMPATIBILITÉ

Après l’obtention de mon diplôme en 2011, j’ai fait un stage pour une société de production et j’ai par la suite été embauchée. J’ai travaillé au poste casting pour l’émission D&Co diffusée sur M6. Je croyais naïvement que ce monde était fait pour moi et finalement je me rendais bien compte que les seuls moments où je me sentais à ma place c’était sur les tournages. Malheureusement ces moments étaient rares et épuisants. Des nuits blanches dans le froid à attendre et à siroter 20 litres de café pour tenir debout. Après 2 années de bons et loyaux services j’ai arrêté. Mon statut d’intermittente en poche et la perspective du vide devant moi. J’étais simplement Margot Mouchon.

L’ÉVIDENCE, ENFIN !

Et puis un jour, avec mon petit Tumblr rempli de photos de fleurs et de paysages, j’ai pris la décision de répondre à une annonce de recherche de photographes pour Epouse-Moi Cocotte. Professionnellement, je n’avais jamais fait de la photo avant. Tout ce que je faisais, je le faisais uniquement pour moi. Je me souviens avoir pensé qu’Anouch et Laurence allaient sûrement bien rire en voyant mes photos qui n’avaient strictement aucun rapport avec leur domaine d’activité. Et puis au bout de quelques jours j’ai eu leur réponse: elles souhaitaient me rencontrer.

Je me souviendrai toujours de ce rendez-vous dans un petit café du 14ème arrondissement, tout proche de la rue des Thermopyles. La vision qu’elles avaient sur mes photos m’a fait un électrochoc. Apparement il y avait bien quelque chose, il fallait creuser un peu, mais c’était complètement possible. Et c’est ce jour-là que tout a commencé.

En avril 2013 j’obtiens mon numéro de SIRET, je deviens auto-entrepreneuse et par conséquent je deviens mon propre patron. Je commence les EVJF avec Epouse-Moi Cocotte et de nouveaux projets s’enchainent. En 2015 je me lance en tant que photographe de mariage et je signe mon travail Margot Mchn.

ET AUJOURD’HUI ?

Cette année je vais avoir 30 ans. 10 années se sont écoulées depuis la première fois que j’ai posé mes mains sur un boitier et je peux vous dire que depuis tout ce temps je m’y accroche fortement à mon appareil. Je crois que je peux remercier mes parents pour ce beau cadeau qu’ils m’ont fait. J’ai eu l’incroyable chance d’avoir leur soutien pour mon école et finalement j’ai entamé un 180 toute seule, comme une grande et aujourd’hui ils sont toujours un soutien sans faille.

Au cours de ces 5 années j’ai eu l’occasion de rencontrer tellement de belles personnes et je sais que cette année va encore être très inspirante. Je dois avouer que je ne me lasse pas de ce métier et je ne regrette en aucun cas ma décision! Alors MERCI à toutes les personnes qui ne sont que de passage, à mes amis, à ma famille, à mes mariés et leurs invités, aux personnes qui suivent mon travail et même aux relous de me permettre de grandir et de me conforter dans l’idée que j’ai fait le bon choix.

ET EN BONUS : RETOUR EN 2006.